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POURQUOI EST-IL TEMPS D'UTILISER LE RENDU PERCEPTUEL POUR LES CONVERSIONS D'IMAGES?

BPC = Best Possible Compromise? 

BPC = Compensation du point noir

Cet article va (espérons-le) convaincre la majorité des acteurs de l'industrie graphique que l'utilisation de l'intention de rendu perceptuel devrait être le choix par défaut pour les conversions d'images d'un gamut (par exemple, Adobe RGB) à un autre (par exemple, FOGRA51).

Dans un premier temps, nous présentons quelques notions de base sur le gamut mapping. Nous expliquerons brièvement les quatre intentions de rendu (RI) définies par l'ICC. Ensuite, nous expliquerons la raison de la popularité actuelle de l'intention de rendu non-ICC "colorimétrique relative avec compensation du point noir" (rel.col. bpc). La dernière partie explique pourquoi les algorithmes actuels de gamut mapping ainsi que les restrictions de l'intention colorimétrique relative de l'ICC nous poussent à recommander l'intention de rendu perceptuel par défaut pour la conversion d'images photographiques.

1. GAMUT MAPPING

Les périphériques de sortie ont des limites en termes de capacité pour reproduire la couleur. Prenons l'exemple d'une imprimante noir et blanc. Si vous devez imprimer une image en couleur sur une telle imprimante, elle doit être modifiée de telle sorte qu'elle puisse encore être reconnue comme telle. Les méthodes permettant de calculer ces modifications sont appelées "Gamut Mapping".

Autrement dit, lors d'une conversion de couleurs d'un espace ( ou gamut) source à un espace de destination, il faut décider comment mapper les couleurs de l'espace source dans l'espace de destination, et notamment que faire des couleurs imprimables (in-gamut), des couleurs hors gamut (out-of-gamut), de la balance des gris, des différences de points blanc... C'est le rôle du "Gamut Mapping".

Les différentes transformations nécessaires pour convertir l'intégralité d'un gamut peuvent être séparées en composants. Il est important de bien l'intégrer pour comprendre les compromis nécessaires auxquels l'utilisateur doit s'attendre.

En science de la couleur, la distance par rapport à l'axe neutre est appelée saturation (chroma en Anglais). Plus une couleur est "vive", plus sa saturation est élevée. Si une imprimante ne peut pas reproduire le rouge vif d'une rose dans une image, la saturation doit être "compressée" à un point que l'imprimante peut reproduire.

L'axe de la luminosité est la plage comprise entre le point le plus clair et le point le plus sombre. Les systèmes d'impression qui impriment sur un support assez sombre et ne peuvent pas créer de noirs profonds (pensez aux journaux) ont une plage dynamique limitée. L'ajustement d'une image à cette plage dynamique est appelé Lightness Mapping.

La "teinte" pourrait être appelée la "base" d'une couleur. Toutes les couleurs situées dans une certaine gamme de teintes dans le cercle chromatique seront appelées "rouges". L'un des principaux objectifs du gamut mapping est de préserver autant que possible la teinte d'une couleur source lors de la reproduction.

2. INTENTIONS DE RENDU

Les algorithmes standards de gamut mapping utilisent un mélange de "chroma-mapping", de "lightness-mapping" et de "hue-mapping" afin d'obtenir certains compromis. Le fait de devoir imprimer une couleur beaucoup plus sombre afin de conserver sa teinte, est un compromis type. Ou bien d'imprimer des couleurs plus claires afin de conserver du contraste entre elles. Les compromis choisis dépendent du résultat attendu par l'utilisateur qui veut reproduire cette image ou, en d'autres termes, de son "intention de rendu".

L'ICC définit quatre intentions de rendu pour convertir un gamut dans un autre gamut. Les voici :

  • Perceptuel
  • Saturation
  • Colorimetrique Relatif
  • Colorimetriaue Absolu

Il s'agit de l'intention de rendu qui a été définie pour être utilisée afin de convertir le contenu d'une image photographique d'une gamme à une autre tout en préservant l'apparence générale d'une image. En gros, cela signifie que la préservation du contraste est préférée à la précision colorimétrique.

Il s'agit de l'intention de rendu qui a été définie pour être utilisée afin de convertir les graphiques d'une gamme à une autre tout en préservant au mieux la clarté ou la saturation de l'original. En gros, cela signifie que ni la préservation du contraste ni la précision colorimétrique ne sont importantes.

Il s'agit de l'intention de rendu qui a été définie pour être utilisée afin de préserver autant que possible les valeurs de couleur de l'original en ignorant toute différence de point blanc. En gros, cela signifie que la préservation du contraste est d'une importance secondaire. Les couleurs qui sont hors gamut doivent être redéfinies à la limite du gamut.

Il s'agit de l'intention de rendu qui a été définie pour être utilisée afin de préserver autant que possible les valeurs de couleur de l'original en incorporant les différences de point blanc. En gros, cela signifie que l'objectif est de n'obtenir aucune différence de couleur entre la source et la destination. Elle est généralement utilisée à des fins d'épreuvage.

2.1 COLORIMETRIQUE RELATIF AVEC COMPENSATION DU POINT NOIR (BPC)

Les flux de travail actuels dans l'industrie graphique sont souvent configurés pour utiliser une extension des intentions de rendu ICC qui a été mise en œuvre à l'origine par Adobe®. Elle est connue sous le nom de compensation du point noir ou BPC. Selon les auteurs, la raison de sa popularité réside dans l'histoire des algorithmes de gamut mapping.

Le gamut mapping a été mis en œuvre dans les systèmes d'imagerie bien avant la création de l'ICC. Les originaux analogiques étaient numérisés à l'aide de scanners à tambour et transférés sur des films, puis sur des données numériques. Ces originaux analogiques avaient une plage dynamique très étendue qui devait être comprimée pour être adaptée à la plage dynamique beaucoup plus faible d'un processus d'impression. Lorsque l'ICC a été créé, les fournisseurs ont adopté ces compressions très fortes dans les tables de conversion de leurs profils.

Mais lorsque la technologie ICC est devenue populaire, le contenu des images était déjà créé à l'aide de scanners à plat et d'appareils photo numériques dont la gamme dynamique était plus limitée. La compression dans les tables perceptuelles était donc trop forte, ce qui entraînait une grande différence entre l'image originale et la représentation après transformation. Une autre solution consistait à utiliser l'intention colorimétrique relative. Mais du fait que toutes les couleurs non imprimables sont redéfinies à la limite du gamut, le contraste, en particulier dans les zones sombres des images, était complètement perdu.

Une solution a été mise en œuvre par Adobe® et appelée "compensation du point noir". Cette méthode compresse le gamut source dans le gamut de destination en se basant sur les différences de points noirs. En conséquence, l'apparence de l'image originale semble être préservée.

LIMITATIONS DE LA COMPENSATION DU POINT NOIR

Comme la plupart des technologies, la compensation du point noir (BPC) a ses limites. Elle ne prend pas en compte l'éventuelle compression nécessaire dans les zones chromatiques. Par conséquent, il est fréquent de perdre trop de contraste dans les zones d'images vives. Une autre limitation importante provient de la spécification ICC.

Pour la colorimétrie relative, il est défini que l'axe des gris doit être mappé par rapport au point blanc de la gamme de destination. En ce qui concerne l'impression, cela signifie par rapport au point blanc du papier. Cette spécification fait que le BPC devient très insatisfaisant pour de nombreux utilisateurs et notamment avec le nombre croissant de papiers contenant des azurants optiques.

Ces papiers ont un aspect bleuté à rosé. Beaucoup de gens le décrive comme "froid". Si les images sont converties pour ce type de papier, l'axe des gris devient également très bleuté ou "froid". Cela signifie également qu'il existe une grande différence entre les impressions, même si la taille du gamut est très similaire.

L'image suivante montre un problème typique que les gens rencontrent aujourd'hui. À gauche : image CMJN préparée pour un papier avec un point blanc neutre. En bas à droite : la même image préparée pour un papier avec un point blanc bleuté en utilisant le rendu colorimétrique relatif avec compensation du point noir (BPC). En haut à droite : Même image préparée pour un papier avec un point blanc bleuté en utilisant le gamut mapping "Neutralize OBA" de MYIROtools et le rendu perceptuel.

On peut voir que l'axe des gris ainsi que les tons chairs de l'image en haut à droite correspondent très bien à la "référence" de l'image de gauche. L'image en bas à droite a un rendu complètement différent en raison du gamut mapping relatif au blanc du papier qui est requis par le rendu colorimétrique relatif de l'ICC.

 

3. LA REVANCHE DU PERCEPTUEL

Contrairement au rendu colorimétrique relatif, l'intention de rendu perceptuel peut être librement définie par les développeurs du moteur de calcul des profils ICC. Il est donc tout à fait possible d'implémenter un gamut mapping qui préserve l'axe des gris des images originales bien mieux que ce que la compensation du point noir ne l'autorise. De plus, les algorithmes ont beaucoup évolué au fil du temps et sont optimisés pour la gamme dynamique des images actuelles (l'auteur ignore le contenu HDR pour cet article).

Les utilisateurs sont donc invités à repenser les flux de travail existants et essayer une intention de rendu perceptuel offerte par les moteurs de création de profils ICC modernes comme le profiler de MYIROtools. Il conserve l'apparence de l'image originale, même dans les zones chromatiques, et est capable de garder un axe de gris neutre, même sur des substrats contenant des azurants optiques.

Et pour répondre à la question initiale :

BPC ≠ Best Possible Compromise 

BPC = Bad Perceptual Cheat ( Cheat = Astuce)

LE RENDU COLORIMETRIQUE RELATIF EST-IL OBSOLETE?

Dans l'industrie graphique, deux conversions sont généralements effectuées et qui nécessitent de faire appel au gamut mapping. La première, c'est la conversion entre une photo originale et un espace d'échange (comme FOGRA51). La différence de gamut étant généralement importante, les utilisateurs doivent préférer l'intention de rendu perceptuel dans ce cas.

Lorsqu'il s'agit ensuite d'imprimer ce type de contenu (FOGRA51 par exemple), une conversion vers le gamut des conditions réelles d'impression en utilisant le rendu colorimétrique relatif, est généralement un bon choix.

La raison en est que la différence de gamut est généralement faible et ne nécessite pas de compression supplémentaire.

Dans les cas où le papier de production a un point blanc très différent de celui de l'espace d'échange, l'utilisation du rendu perceptuel est une nouvelle fois supérieur.

Nous vous offrons désormais la possibilité de tester en ligne notre gamut mapping "Neutralize OBA", veuillez suivre le lien ci-dessous pour le tester!